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# 1 ≡ RAY CHARLES : Concerts et Hommages sur France Télévision ... |
37 posts depuis le 27/2/2003 De : EveryWhere
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Ray Charles dies at 73
BEVERLY HILLS, California (AP) -- Ray Charles, the Grammy-winning crooner who blended gospel and blues in such crowd-pleasers as "What'd I Say" and heartfelt ballads like "Georgia on My Mind," died Thursday, a spokesman said. He was 73.
Charles died at his Beverly Hills home surrounded by family and friends, said spokesman Jerry Digney.
Charles' last public appearance was alongside Clint Eastwood on April 30, when the city of Los Angeles designated the singer's studios, built 40 years ago in central Los Angeles, as a historic landmark.
Blind by age 7 and an orphan at 15, Charles spent his life shattering any notion of musical boundaries and defying easy definition. A gifted pianist and saxophonist, he dabbled in country, jazz, big band and blues, and put his stamp on it all with a deep, warm voice roughened by heartbreak from a hardscrabble childhood in the segregated South.
"His sound was stunning -- it was the blues, it was R&B, it was gospel, it was swing -- it was all the stuff I was listening to before that but rolled into one amazing, soulful thing," singer Van Morrison told Rolling Stone magazine in April.
Charles won nine of his 12 Grammy Awards between 1960 and 1966, including the best R&B recording three consecutive years ("Hit the Road Jack," "I Can't Stop Loving You" and "Busted").
His versions of other songs are also well known, including "Makin' Whoopee" and a stirring "America the Beautiful." Hoagy Carmichael and Stuart Gorrell wrote "Georgia on My Mind" in 1931 but it didn't become Georgia's official state song until 1979, long after Charles turned it into an American standard.
Video_Deces_RAY-CHARLES @ News-France3-20040611-1214h.rm
Citation : Code : The definitive Ray Charles
Volume 1
1. Mess around 13. I'm movin' on 2. It should've been me 14. Come rain or come shine 3. I've got a woman 15. Don't let the sun catch you crying 4. This little girl of mine 16. Sticks and stones 5. A fool for you 17. Georgia on my mind 6. Drown in my own tears 18. Ruby 7. Leave my woman alone 19. One mint julep 8. Hallelujah I love her so 20. I'm gonna move to the outskirts of town 9. Lonely avenue 21. Hit the road jack 10. (Night time is) the right time 22. Unchain my heart 11. What'd I say (parts 1 and 2) 23. Baby it's cold outside 12. I believe to my soul 24. At the club
Volume 2
1. I can't stop loving you 12. I don't need no doctor 2. Born to lose 13. In the heat of the night 3. You don't know me 14. Yesterday 4. You are my sunshine 15. Elanor Rigby 5. Your cheatin' heart 16. I can make it thru' the days 6. Take these chains from my heart 17. Rainy night in Georgia 7. Busted 18. The jealous kind 8. That lucky old sun 19. Shake your tailfeather (with the blues bros.) 9. Crying time 20. Seven spanish angels (with willie nelson) 10. Cincinnati kid 21. I'll be good to you 11. Let's go get stoned 22. Imagine
[ Edité par Totem le 12/6/2004 21:33 ]
Terra Matria Nostra |
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»12.06.04 - 20:32 |
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# 5 ≡ Re: Concerts de RAY CHARLES , Dimanche 13/06/2004 Sur France |
37 posts depuis le 27/2/2003 De : EveryWhere
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Ray Charles, le génie rend l'âme LE MONDE | 11.06.04 | 13h20 • MIS A JOUR LE 11.06.04 | 17h56
Le créateur de "What'd I Say", "Georgia on My Mind" et "Hit the Road, Jack" est mort, jeudi 10 juin, à Beverly Hills, d'une maladie du foie. Compositeur, chanteur, pianiste, il avait porté la soul music à son plus haut niveau, lui faisant franchir les barrières raciales.
Le 6 mars 2004 , Ray Charles est monté sur scène lors d'un gala à Los Angeles. Quincy Jones et Stevie Wonder le soutiennent : "C'est la dernière fois que vous me voyez, je vous aime tous !" Après quoi, il fit venir ses onze enfants et leur parla sans témoin. Deux mois et quatre jours plus tard, Ray Charles est mort, jeudi 10 juin, chez lui, à Beverly Hills, d'une maladie du foie.
Comme avec Duke Ellington, Count Basie, Miles Davis et les autres, il passait pour pointu de prétendre que Ray Charles était fini depuis longtemps. Comme pour Duke, Count, Miles et les autres, un immense public et le dernier carré des fidèles n'auraient manqué pour rien au monde un concert de lui : juste pour entendre "Georgia" comme un soupir dans Georgia on My Mind... Un récital de Ray Charles, c'était l'opéra le plus pur, le plus strict, le plus sensuel, le plus inspiré qu'on puisse voir.
L'entrée, déjà : l'orchestre en tenue de soirée chauffe à blanc. Un aboyeur tonitrue (comme à la boxe) : "Ladies and gentlemen, voici l'arrivée du prince de la soul music ! le Genius ! Mister... Ray... Chââârles !" Lui, ensuite, visiblement non voyant, imposant à sept générations les lunettes de soleil les plus "hip" de la planète, un sourire fondant à la Naguib Mahfouz, déjà dansant vers le piano auquel un valet le conduit, sapé de vestes chamarrées, de vestons pailletés, torero scintillant de toutes les musiques noires, la soul, mixture entre blues, jazz et gospel sacrilège ; musicien-musicien, les bras noués sur la poitrine, cherchant en tanguant la juste distance à tous ces pianos à queue qui auront sous ses yeux figuré le noir continent de l'Afrique, il plaque les premiers accords en raccord parfait avec le concert de la veille.
Ray Robinson, dit Ray Charles, est né à Albany, Géorgie (Georgia), le 23 septembre 1930. L'enfance misérable, le racisme à fleur de peau, le Sud profond et la violence ordinaire infligée aux pauvres, tout est dûment homologué par Le Blues dans la peau (197 et le volumineux Ray Charles, de Michael Lydon (éditions Larivière). C'est pour se différencier du génie de la boxe, Ray "Sugar" Robinson, qu'il prend un pseudonyme. Lui, Ray Charles, se détache de son nom de Robinson en 1950, et de son "sugar" empoisonné (l'héroïne), en 1965. On l'a appelé le "Genius". Il s'y est prêté. Naître noir en Géorgie au début des années 1930 vous garantit un destin de chien : avec option pour la prison ou la peine de mort. Devenir aveugle pour avoir vu ce qu'on ne devait pas voir - son frère George se noyer dans une lessiveuse - complète le panorama clinique. Lors de la noyade, le petit frère a 4 ans, Ray Robinson, 5 : il développe un glaucome dans les semaines qui suivent.
POSITIVISME HÉRITÉ DU GOSPEL
En 1937, il entre à l'école pour aveugles de San Augustine (Floride). Son voisin, Wylie Pittman, est un pianiste de la classe de James P. Johnson. Oreille absolue, multi-instrumentiste surdoué, Ray Robinson aime Bach, Beethoven, Artie Shaw et Tatum. Orphelin, il comprend vite qu'il faut aller au Nord : à Seattle, il fonde à 17 ans le McSon Trio (dit aussi le Maxim Trio). Il accompagne les solides tenants du blues, Lowell Fulson, T-Bone Walker, Joe Turner (1950).
Il a définitivement quitté la campagne de ces Willie l'Aveugle (Blind Willie) et John le Manchot (One Arm John) "qui portaient leur handicap en guise de patronyme" (Sebastian Danchin, Encyclopédie du rhythm'n'blues et de la soul, Fayard).
Les temps changent. Ray Charles change les temps. Pour Danchin : "Il n'est pas anodin que l'inventeur de la musique soul ait été un musicien aveugle, capable mieux qu'un autre de percevoir le changement et d'en transposer la réalité dans sa musique, rompant avec le fatalisme individuel du blues pour mettre en avant le positivisme communautaire hérité du gospel." Il choisit sa façon de se faire voyant. Devient la coqueluche des clubs de Seattle que fréquentent des publics "mixtes".
Il chante dans le style de Nat King Cole : trio piano pour cocktail-bars, persillé de ce rhythm'n'blues naissant peaufiné aux côtés des saxophonistes ténors velus (Stanley Turrentine). Confession Blues connaît le succès, Kiss-A me Baby le confirme. Ahmet Ertegun, du label Atlantic, l'arrache à Jack Lauderdale, son premier manager. Les choses sont lancées. Ray s'acoquine avec des chanteuses (Ruth Brown, Moms Mabley). Il concocte de petits groupes avec le saxophoniste David Newman. En 1954, il change l'eau en vin et le bigot en porno : triomphe absolu avec un gospel salace, une incantation de prédicateur du sexe : I've Got a Woman.
Qui n'a pas entendu cet hymne éblouissant à la joie de vivre et d'embrasser, gravé à Atlanta devant une foule de "brothers" par Brother Ray, n'a pas vécu et ne peut rien comprendre à la lutte pour les droits civiques. Les puritains lui reprochent d'avoir remplacé le nom de Jésus par celui de Baby. Il fait pire : il troque les guitares pour des souffleurs de choc (Hank Crawford, Don Wilkerson), s'adjoint un groupe de sémillantes choristes, les Raelets (Marjorie Hendrix et Mary Ann Fischer), et installe un méchant piano électrique.
Ce qui ne l'empêche pas de jouer avec Oscar Pettiford et Milt Jackson. Il abasourdit le Festival de jazz de Newport en 1958. Le public blanc fait son entrée sur un piquant sacrilège : Hallelujah I Love Her So. Consécration à Carnegie Hall en 1959. S'ensuit une trahison d'Atlantic pour ABC-Paramount qui promet la conquête du monde (1960) : des millions de couples se forment sur Georgia on My Mind. Quincy Jones se mêle des cuivres et des violons. Succès stratosphérique en 1961 (Hit the Road Jack).
Plusieurs légions de boutonneux tapotent partout, à Kyoto, à Bilbao, dans les quartiers nord de Périgueux, l'introduction de What'd I Say. Laquelle est devenue, avec questions-réponses des filles, comme à l'église mais en guipure de baptiste mauve, l'indicatif de l'orchestre. Là-dessus, Ray Charles, contre l'avis de sa major, enregistre de la musique country. Il n'a pas le sens du vent : il est Eole soufflant pour Icare (I Can't Stop Loving You).
Quoi qu'il touche, le cinéma (In the Heat of the Night, 1967, la chanson du film Dans la chaleur de la nuit), les standards, une bluette des Beatles ou le gros blues qui tache (Crying Time), il fait un tabac. Ses grognements sont un sonnet ; ses hurlements, une élégie ; ses râles, une plainte d'amour.
La première de ses transgressions, la façon dont il traite sa cécité : "J'avais le choix entre me procurer une canne blanche et une sébile pour m'installer au coin d'une rue, ou prendre mon courage à deux mains et tout faire pour devenir musicien." Les autres, les traboules secrètes qu'il perce entre le blues, le jazz, le country, le gospel, Chopin, la Shiloh Baptist Church, où l'entraînait sa mère, et Sibelius ; transgression entre le sacré et le profane de music-hall ; transgression entre sa voix de velours grave et sa voix de femme ; transgression entre petits combos de campagne et grands orchestres ; transgression entre les publics, noirs et blancs, populaires et bourgeois, américains et autres. Une seule donnée de fond jamais ne sera transgressée : le blues, le blues, le blues.
Francis Marmande • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.06.04 lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-368494,0
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»13.06.04 - 07:07 |
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