Elles font revivre les tubes de Clo-Clo
« Belles, belles, belles », qui s'installe à partir de ce soir à l'Olympia, raconte, autour de vingt-trois succès de Claude François, l'apprentissage de trois jeunes et jolies chanteuses. Un show dont les auteurs ont connu la star de près. Ça en a la couleur et la saveur, mais qu'on ne s'y trompe pas : « Belles, belles, belles » - joué à partir de ce soir à l'Olympia - n'est pas un spectacle retraçant la vie de Claude François. Le producteur Gérard Louvin et les auteurs Daniel Moyne et Jean-Pierre Bourtayre, qui ont tous trois longtemps travaillé avec Clo-Clo, ne le voulaient pas.
En fait, pour célébrer les 25 ans de la mort du chanteur, ils ont choisi d'écrire, autour de 23 de ses tubes, une histoire très actuelle : celle de trois filles qui rêvent d'une carrière artistique et sont sélectionnées pour participer à la finale d'un concours de chant. « Mettre sur scène un sosie de Claude avec cheveux jaunes et costume à paillettes aurait vite tourné à la parodie et on ne voulait pas tomber dans ce travers-là, confie Daniel Moyne. Il fallait trouver un autre moyen de lui rendre hommage.
Nous sommes allés à Londres, où nous avons notamment vu la comédie musicale sur Queen (NDLR : « We will rock You », créée en 2002, en hommage à la formation de Freddie Mercury), qui reposait sur le principe d'une histoire écrite autour de chansons du groupe. On s'est dit que l'idée était plutôt bonne, et l'histoire d'Emilie, Charlotte et Sonia est née. »
« Son plaisir était de chanter pour la France d'en bas. Les journalistes lui ont toujours reproché ce côté populaire ». Autour des fameux tubes - du « Lundi au soleil » au « Mal aimé », en passant par « Je vais à Rio », « Magnolias for ever », « Comme d'habitude », « Le téléphone pleure », « Alexandrie Alexandra »... -, les auteurs ont parsemé leur histoire de clins d'oeil. Le centre de danse et de chant où évoluent les trois héroïnes est par exemple baptisé Centre Claude-François et la mère de Charlotte est censée être une ancienne Clodette ! En outre, les vingt-trois titres ont été réorchestrés avec l'accord des deux fils de Clo-Clo, Claude et Marc, qui font aussi partie de la production. Le résultat, fruit de deux ans de travail : un show de 2 heures - moitié dialogues, moitié chansons - interprété par une troupe de 40 personnes et mis en scène par Redha, déjà aux commandes des « Demoiselles de Rochefort », autre production de Gérard Louvin. « Belles... » est donc presque une histoire de famille, d'autant que le trio Louvin-Moyne-Bourtayre se connaît depuis près de trente ans. « Nous ne nous sommes pas subitement approprié Claude François, explique encore Daniel Moyne. Nous l'avons bien connu et nous savons parfaitement ce qu'il aimait et le public qu'il voulait toucher. Comme dirait un ministre d'aujourd'hui, son plaisir était de chanter pour la France d'en bas. D'ailleurs, les journalistes ne l'ont jamais beaucoup aimé et lui ont toujours reproché ce côté populaire, ses textes trop directs. Claude n'était pas très parisien et parfois, à son regret, a surtout été une star en province. » Ce soir, à travers la troupe de « Belles, belles, belles », c'est pourtant Paris qui l'applaudira.
« Belles, belles, belles », jusqu'au 31 décembre, du mardi au vendredi à 20 h 30, le samedi à 15 et 20 h 30, le dimanche à 16 heures, à l'Olympia, 28, boulevard des Capucines, Paris IX e . Places de 33 € à 55 €. Tél. 0.892.68.33.68.
Bérengère Adda Le Parisien , vendredi 21 novembre 2003
OLYMPIA (PARIS IX e ), HIER SOIR. A l'affiche de « Belles, belles, belles » , Liza Pastor , Joy Esther et Aurélie Konaté incarnent trois filles qui participent à la finale d'un concours de chant . (LP/GUY GIOS.)