Pendant deux soirées consécutives, les Stars académiciens ont donné, à Strasbourg, un show rodé à l'extrême devant un Rhenus plein à craquer. Ambiance psychédélique pour un public principalement familial.
19 h jeudi soir, le Rhenus est déjà presque plein. Les fans des Stars académiciens tapent des pieds sur les gradins ou poussent des cris stridents. 19h30, Nikos Aliagas apparaît sur écran géant, annonçant des extraits de la vie des élèves au château, un jeu SMS pour voir les élèves en backstage... Bref, on est en pleine production TF1. Plutôt affligeant dans une salle de concert. Les fans, eux, se délectent.
Nolwenn lascive
Encore quelques instants de patience. Des chauffeuses de salle, bracelets fluos et clignotants aux poignets, tapent des mains devant une foule surexcitée. La salle s'éteint, la scène brille de lumières psychédéliques. En haut des marches, Nolwenn, grande gagnante de la Star ac', apparaît surélevée dans une robe bouffante, et entame lascivement une danse sur « Like a prayer » de Madonna. Quelques minutes plus tard, elle est rejointe par ses compères - Houcine, George-Alain, Jérémy et Fabien, Emma, Anne-Laure et Aurélie. Le public brandit des pancartes « On vous aime », ou plus personnelle pour leur chouchou. Peluches et bouquets de fleurs atterrissent sur scène. Qu'on se le dise : ces chanteurs préfabriqués par TF1 et Universal déchaînent les passions, chez les petits, les ados, mais aussi les parents, comme en témoigne Alain, venu avec son épouse et sa petite fille : « Au début, j'étais sceptique, mais ils se sont démenés, ils sont convaincants, enthousiasmants. C'est pas facile d'être là où ils sont », reconnaît-il, avant de lâcher dans un sourire entendu : « Mais c'est pour la petite qu'on est là.. ! » Dans le public, les fans espèrent secrètement suivre le même parcours que ces jeunes artistes encore inconnus il y a à peine sept mois... Et qui, aujourd'hui, remplissent deux soirs de suite le Rhenus. On peut critiquer tant que l'on veut cette « production de stars », craindre le pire pour ces jeunes gens qui risquent fort de tomber aux oubliettes aussi vite qu'ils ont grimpé au firmament. Reste que les chanteurs en herbe se démènent, donnent beaucoup d'énergie à un show chorégraphié qui se veut sexy, interprétant des airs de Michel Berger, des tubes des années 80 ou des musiques de film comme Pretty Woman, Titanic ou « Golden Eye ». Entre chaque chanson, chacun y va de son petit mot, motivant toujours et encore le public.
Déjà stars ?
Une fois le rideau tombé sur leur dernière danse endiablée « Paris Latino », après deux heures de spectacle, Charlotte, 14 ans, a le sourire en banane : « C'était génial ! Je les aime pour ce qu'ils font, faire comme eux n'est pas spécialement un rêve, mais ça ne me dérangerait pas... ». A ses côtés, Sylvie, sa maman, conquise par le show et les anciens élèves, reste néanmoins réaliste : « C'était vraiment super. Mais je n'aimerais pas trop qu'elle fasse ça, la carrière est trop éphémère. Et puis, je suis un peu déçue, ils ont apparemment déjà la grosse tête : ils n'ont pas fait l'effort d'aller rencontrer des gamins qui avaient gagné à un jeu pour assister à la répétition ». Plus tard dans la soirée, toute la clique « Star ac' » est allée « clubber » au Nils à Vendenheim. Rares étaient ceux qui ont osé ou daigné dépasser le rideau qui les séparaient... d'un premier carré VIP. Bien loin de leurs fans qu'ils n'avaient cessé de remercier, juste auparavant, d'être là : « car sans vous, on n'existerait pas »...
Barbara RomeroArticle paru dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, le samedi 5 avril 2003.
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