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pascal le 22/11/2003 0:00:00 (1411 lectures )
dans le NouvelObs.com le 19 novembre 2003
Première vendredi à l'Olympia de «Belles, belles, belles» autour des chansons de Claude François
PARIS (AP) -- Claude François, l'idole des années yéyé, ne supportait pas l'idée du temps qui passe, de ne plus être dans le coup. Vingt-cinq ans après sa mort accidentelle qui laissa la France dans l'émoi, il sera de nouveau à partir de vendredi sur la scène de l'Olympia à Paris grâce à la comédie musicale «Belles, belles, belles».
Produit par le duo Gérard Louvin et Daniel Moyne, le spectacle est bâti autour de 23 des plus grands succès du chanteur disparu, comme «J'attendrai», «La chanson populaire» ou «Alexandrie, Alexandra».
La comédie musicale raconte l'histoire de trois jeunes filles, Emilie, Sonia et Charlotte qui, ayant remporté un concours de chanson en province, se voient offrir la possibilité de rejoindre la capitale et d'intégrer le «Centre Claude François», une école à la «Fame», jusqu'au jour de la finale du grand concours.
Ce synopsis n'est pas sans rappeler l»'atelier» des «Popstars» de M6 ou encore le château de la «Star Academy» de TF1, dont Gérard Louvin produit d'ailleurs les tournées.
Tous les écueils du difficile apprentissage du métier d'artiste sont au menu de «Belles, belles, belles»: le doute, l'amour et l'esprit de compétition qui se fait souvent plus fort dès l'instant où commencent à sonner les trompettes de la renommée et à briller les premiers feux de la rampe.
Paradoxalement, les trois interprètes s'accordent à dire qu'entre elles l'accord est parfait: «Nous sommes devenues de vraies amies. En sortant de répétition à 2h du matin, il n'est pas rare qu'on s'appelle chacune sur notre mobile», ont-elles confié à l'Associated Press.
Rheda, le chorégraphe, n'a pas cherché à recréer l'univers pailleté et peuplé des fameuses «Clodettes» de l'époque. «Faire une comédie musicale où l'on allie le chant, la danse et la comédie est un travail d'horloger: chaque moment, chaque chanson doivent d'abord servir la dramaturgie», explique celui qui fut formé à l'école Roselia Hightower avant d'aller se perfectionner à Los Angeles.
Une fois de plus, la production a voulu donner sa chance à de jeunes pousses pour les trois rôles principaux. Joy, 19 ans, vient du cours Florent. Liza a passé un casting à Montpellier. Quant à Aurélie, elle est sortie, peut-être un peu tôt, de la deuxième saison de «Star Academy».
«La vie de Claude François est une revanche à elle seule», souligne son biographe Fabien Lecoeuvre. Né en février 1939 à Ismaïlia, une petite ville d'Egypte, Claude François arrive en France en 1956. «La future idole a découvert la misère et l'humiliation. Il a joué de la batterie dans un orchestre pour nourrir sa famille, et s'est juré de faire carrière», raconte M. Lecoeuvre.
Son premier amour, la danseuse anglaise Janet Woollacott, croit en lui, mais le succès tarde à venir et son premier disque sorti sous le nom de «Kôkô» est un bide. Janet le quitte: la légende voudra qu'il ne s'en remette jamais.
Quelques mois plus tard, sort «Belles, belles, belles», qui se vend à 1.700.000 exemplaires, du jamais vu en France.
Fasciné par le rythme et la jeunesse, «Cloclo» aurait sans doute vibré vendredi soir en voyant que la jeunesse du XXIe siècle, à son tour, se trémousse sur «Belles, belles, belles», comme celle des années 60, composée de fans hystériques qui s'évanouissaient lorsqu'il apparaissait sur la scène de l'Olympia. AP
Par
Rachid Aouli , le
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